
L' Acupuncture classique
Cette acupuncture selon les Classiques regroupe donc ce qui est enseigné par les classiques et ce qui a été "standardisé" par la République Populaire de Chine depuis 1949.
** Les Classiques
1) Yi Jing (Livre des mutations) écrit par Fu Xi vers l'an 4000 Avant J.C.
Il s'agit à l'origine d’une collection de signes à usage divinatoire.
Un système de réponses binaires sous la forme « oui » ou « non », soit un trait plein (yang), soit le trait brisé (yin).
Ainsi, le Yijing est constitué de 64 hexagrammes ; à chaque hexagramme ont été ajoutés ultérieurement des commentaires, donnant des indications sur la qualité de l'état concerné.

2) Shen Nong Ben Cao Jing (Traité des herbes médicales) attribué à l'empereur légendaire Shen Nong (vers l'an 3000 Avant J.C.) par Tao Hung Jing, écrit sous la dynastie des Han (206 Avant J.C. - 207 Après J.C.)
3) Huangdi neijing (Classique interne de l'empereur Jaune,Huangdi) ; œuvre collective datée de l'an 2800 Avant J.C.
C’est le plus ancien ouvrage de médecine chinoise traditionnelle. Il se divise en deux parties : le Suwen et le Lingshu. Tous les aspects de la médecine y sont abordés, avec leur traitement, et plus particulièrement le traitement par acupuncture.
La première partie, le Su Wen (Questions de base), connue comme regroupant les questions de bases sur l’origine du monde. Il couvre les théories fondamentales de la médecine chinoise, notamment « la Théorie du
Yin / Yang » et « la Théorie des cinq éléments » et ses méthodes de diagnostics.
La deuxième partie, le Ling Shu (le pivot spirituel), aborde l’acupuncture de façon détaillée.

4) Nan Jing (Traité des arguments difficiles de la médecine) (Ier- IIème siècle Avant J.C.)
Le « Classique des difficultés », explique les difficultés contenues dans le Neijing
5) Shang Han Lun (Traité des maladies évolutives du Froid) au début du 3ème siècle de notre ère. Il ne s’agit pas à proprement parlé d’une œuvre d’acupuncture mais plus plutôt d’un traité de pharmacopée chinoise avec des recettes médicinales utilisant les théories médicales déjà utilisées dans le Huang neijing ou le Nanjing.
6) Jin Kui Yao Lue (Abrégé des formules magistrales du Coffret d’Or) écrit par Zhang Zhong Jing, et achevé à la même époque de Shang Han Lun
7) Mai Jing (Traité des Pouls) écrit par Huang Shu He (210-285 Après J.C.)
8) Zhen Jiu Jia Yi Jing (Traité d'Acupuncture et de Moxibustion Jia Yi ), de Huang Fu Mi (215 - 286 Après J.C.)
9) Bin Hu Mai Xue (L'étude des Pouls de Bin Hu) écrit par Li Shi Zhen (1518-1595 Après J.C.)
10) Zhen Jiu Da Cheng (Traité d'Acupuncture et de Moxibustion Da Cheng) vers l'an 1601 Après J.C.
Il dissipe les confusions entre les points et les méridiens et essaie d’établir un consensus.
** L’élaboration de la Médecine Traditionnelle Chinoise fut influencée par trois courants de pensée : le taoïsme, l’école naturaliste et l’école confucéenne
- Le taoïsme est un courant religieux, associant une philosophie et un ensemble de pratiques liées à la quête de longue vie.
Le taoïsme à ses débuts avait pour but la guérison des maladies et l’obtention de l’immortalité soit en ingérant minéraux, plantes, le tout accompagné de rituels et de prières, soit par un travail intérieur sur le corps et l’esprit, essentiellement à l’aide de la respiration et de la méditation
- L’école naturaliste, qui se distingue du taoïsme par l’absence d’intérêt qu’elle manifeste à l’égard de l’individu, regroupe en fait deux écoles : l’école du yin et du yang et l’école des Cinq Éléments. Cette école a fourni à la médecine ses cadres théoriques et constitue la base du système des correspondances.
- La pensée de Confucius est une philosophie humaniste selon laquelle la réforme d'un Etat, d'une collectivité n'est possible que si elle commence par la remise en question et l'amélioration de chaque individu et de sa famille. Les rites confucianistes sont définis de façon dogmatique par des lettrés.
L’enseignement repose sur des ouvrages connus sous le nom des « 5 livres canoniques » :
Shijing (classique des vers ), Shujing (classique des documents), Yijing (classique des mutations), Lijing( classique des rites), Chunqiu (annale des printemps & automnes ).
** les courants actuels de l'Acupuncture dite "classique" :
Ces courants sont très nombreux , plus ou moins connus , et se sont développés dans divers pays (Chine , Japon ,Corée ,Taiwan ,Vietnam , occident , ….)
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L’acupuncture du yi Jing du Dr Chen Chao
Le Dr Chen Chao est une légende vivante de l’acupuncture contemporaine. Il est célèbre pour avoir développé des applications médicales ultra efficaces à partir des anciens principes du Yi Jing. Les travaux du Dr Chen Chao ont été récemment largement diffusés par le mondialement connu Dr. Richard Teh-Fu Tan.
La méthode du Dr. Chen est basée sur le principe le plus fondamental du Yi Jing et de la philosophie taoïste : l’équilibre. En combinant les principes du Yi Jing, les théories classiques du Nei Jing et les principes métaphysiques de l’astrologie chinoise, le Dr. Chen a développé une méthode remarquablement efficace pour équilibrer les canaux d’acupuncture et traiter les maladies; l' acupuncture du traitement par les opposés selon le Yi Jing
On utilisera ici le système du méridien opposé droite/gauche, Haut/bas, opposé même membre, opposé même méridien selon le système du Yi Jing.

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L’acupuncture taiwanaise du docteur Tan : la méthode balancée
Le Dr. Tan, en se basant sur des classiques tels que le NeiJing, le YiJing, le Ba Gua et le Shang Han Lun, propose une approche basée sur les méridiens en s’inspirant des travaux du Dr Chen Chao sur le Yijing
Il se focaliser sur les méridiens qui parcourent la zone affectée, et de déterminer quels sont les méridiens liés. Il existe plusieurs manières de lier les méridiens entre eux ( 5 systèmes différents de couplage de méridiens) . Il applique un principe d’holographie ou principe de correspondance anatomique ;par ex projection du membre supérieur sur le membre inférieur )
En pratique , on parvient à pratiquer une acupuncture en travaillant quasi uniquement sur les régions comprises entre coude et main et entre genou et pied

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A part : L’acupuncture taiwanaise de Maitre Tung
La Chine a toujours connu des lignées familiales de médecins.
L’acupuncture Tung fait partie de ces enseignements, autrefois plus ou moins secrets, d’une ancienne lignée familiale.
Selon la tradition orale de la famille Tung, l’acupuncture Tung remonte à la Dynastie des Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.). Conformément à la tradition, ce système d’acupuncture était transmis par le père à son fils aîné. Le dernier descendant de la famille Tung est Tung Jing-chang (1916-1975).
Les principes de l’acupuncture Tung peuvent se retrouver en grande partie dans le Classique de l’Empereur Jaune.
La caractéristique la plus importante de l’acupuncture Tung est que les points ne se situent pas spécifiquement dans les méridiens mais sont localisés sur le corps en fonction de la notion de correspondance anatomique (théorie holographique, théorie des tissus, théorie du couplage yin yang), avec plusieurs « niveaux » de correspondances ; chaque zone du corps étant un microsystème ou une image de l’ensemble du corps et de ses fonctions physiologiques.
Son système comprend des points d'acupuncture spécifiques, autres que ceux enseignés dans l'acupuncture chinoise moderne. Il comprend également 2 manières spécifiques de poncture
* Dao Ma, 2 ou 3 points sont poncturés sur un même méridien),
* et Dong Qi , une poncture est faite côté opposé à la douleur et il est demandé à la personne de mobiliser le membre affecté.
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L' Acupuncture coréenne :
---L' Acupuncture Coréenne Saam
Le principe de l’acupuncture Saam (ou technique des 4 aiguilles ») est d’agir sur les canaux (meridiens) (il s’agit d’associations de canaux, tel que le canal du Foie et Péricarde qui forment le Jue Yin, le Cœur et les Reins qui forment le Shao Yin etc…) et d’utiliser (entre autres) les principes énoncés dans le Chapitre 69 du Nan Jing concernant le traitement selon la loi mère-fils, dans le système des 5 Eléments .
---La manupuncture coréenne "Koryo Soo-Ji Chim" l'œuvre du Dr. Tae Woo Yoo
Il s'agit de l'acupuncture de la main. 345 points d'acupuncture localisés sur 14 microméridiens de la main permettent de réguler l'ensemble des fonctions de l'organisme.
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L’ Acupuncture par la palpation des méridiens selon le Dr. Wang Ju-Yi
basée sur la théorie des meridiens , ; il s'agit de palper certains méridiens pouvant être en rapport avec la pathologie présentée. Le praticien détermine s'il y a des "anormalités" sur le trajet de ce méridien: nodosités, dépressions, nouures etc...
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L’Acupuncture japonaise
En acupuncture japonaise, la référence c’est le Nanjing
Il existe plusieurs styles d'acupuncture japonaise :
---Toyohari (acupuncture des méridiens utilisant le système des 5 phases ou 5 mouvements,
le système midi-minuit ) .
Ce système utilise également la moxibustion, la saignée et la palpation des pouls et des zones anatomiques spécifiques comme méthode de diagnostic)
---Shonishin (acupuncture douce, sans insertion d'aiguille, pour les enfants. La technique est accompagnée de massages (Tui na)).
--- La technique de rééquilibrage des méridiens du Dr. Manaka…
La liste est longue…
Il existe aussi des techniques qui font la synthèse de toutes les techniques japonaises.
L'acupuncture japonaise utilise :
- la palpation des six pouls radiaux,
- la palpation des méridiens,
- le diagnostic par l'abdomen (notion de zones réflexe : hara)
- des concepts basés sur la théorie des méridiens, des 5 éléments et la notion de Branches & de Racines ( La racine est le défi sous-jacent qui affecte l'organisme ;la branche est la manifestation symptomatique du déséquilibre de la racine ) .
Cette référence aux classiques a donc permis une grande créativité dans ce monde qu’est l’Acupuncture ….